Vu dernièrement la vidéo de Lucien Auger, Infidélité et adultère.
Dans ce monde où la confiance est souvent mise au rabais, où la consommation compulsive fait loi, Lucien Auger pose ici sa petite pierre sur l'édifice branlant.
Comment répond-il à la question de l'infidélité formulée ainsi : "Est-ce que des conjoints ont besoin de l'exclusivité sexuelle ou émotive de leurs conjoints respectifs" ?
Après avoir fait une distinction toute personnelle entre les besoins indispensables (nourriture, eau, violoncelle pour jouer du violoncelle…) et non indispensables (fauteuil et viande de bœuf notamment), Lucien nous dit que "si vous y réfléchissez sereinement et tranquillement, vous constaterez qu'il est possible d'être heureux quand on est trompé, même si on le sait et à condition de ne pas se mettre en tête que la chose est indispensable, pour éviter l'anxiété et l'hostilité qui peuvent entacher le bonheur". Car enfin "est-ce que j'ai absolument besoin de la fidélité totale et continuelle de mon conjoint pour être heureux, est-ce que j'ai vraiment besoin que mon conjoint me préfère aux autres ?"
Ben non, bien sûr, puisque la seule chose qui peut me rendre malheureux, c'est ma propre anxiété venue de nulle part et sûrement pas provoquée par la perte de confiance soudain imposée par mon conjoint, par la crainte de perdre son amour, par les doutes sur moi-même qu'il engendre ou par les éventuelles maladies auxquelles nous exposent ses "sauts de clôture"...
Puisque le bonheur total n'est de toute façon pas obtenable sur cette planète, dit-il en conclusion, vous pouvez bien vous contenter d'un bonheur relatif, assis sur votre surface plate et solide, sans viande de bœuf et avec un conjoint qui saute régulièrement la clôture…
Ben tiens.
Le bonheur réside dans l'acceptation de ce qu'on ne peut changer, non dans l'acceptation de ce qui ne nous convient pas et peut être modifié. "Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre." dit Marc Aurèle.
Or, si l'infidélité continuelle d'un conjoint ne peut être changée, le lien à ce conjoint peut être modifié, voire écarté, permettant ainsi de se libérer de l'anxiété et de l'hostilité sans se contenter pour autant d'un bonheur relatif, assis sur une pierre plate.
"L’acceptation, ce n’est pas renoncer ou se soumettre, ce n’est pas approuver, mais affronter ce qui est " (Christophe André)
Alors, sauf si, bien évidemment, l'infidélité du conjoint n'entache en rien notre bonheur parce qu'elle correspond à ce que nous sommes et à ce que nous souhaitons, dans le cas contraire nous avons la liberté d'affirmer que l'exclusivité sexuelle et émotive de notre conjoint est un besoin, que ce besoin est essentiel à notre bonheur et que nous ne saurions nous contenter à ce sujet d'un bonheur relatif, n'en déplaise à M. Auger.
Nous acceptons donc ce qu'est notre conjoint et nous respectons ses choix. Mais nous nous écartons cependant de lui parce que ses choix ne sont pas les nôtres et ne conviennent pas à la recherche du bonheur que nous poursuivons.
Il est possible je pense, et peut-être même conseillé, de "s'aider soi-même" sans le secours de M. Lucien Auger.
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